le 5/12/2013 par Couac

MardiCouac #3 La culture, pour quoi ?

C’était le troisième et dernier temps de rencontre publique pour cette première phase de débat entre acteurs culturels, citoyens, qui donnera lieu à une synthèse diffusée mi-janvier 2014. Une nouvelle fois, une audience et des participants venus en nombre pour échanger, dialoguer, et tenter d’imaginer quels pourraient être les contours de la prochaine mandature en matière de politique culturelle. Restitution intégrale, chapitrée, et ressourcée.

Prochain rendez-vous : le 27 janvier 2014 à 18h (toujours salle Osète) avec des représentant-e-s des différentes listes candidates aux prochaines élections municipales à Toulouse.

- Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac.
La culture pour quoi ? Qui peut et comment définir l’intérêt général en matière culture ? Proposition faite ici de dépasser les questions techniques… La culture, à quoi ça sert ? quel axe culturel doit être défendu dans le cadre d’une politique publique…
L’idée est aussi de faire des propositions, des préconisations très concrètes… où met on le curseur pour la prochaine mandature, 2014-2020 ?

- Mélanie Labesse
L’objet de cette troisième rencontre, avant le débat avec les candidats le 27/01/2014, c’est de s’interroger largement sur qui peut et comment définir l’intérêt général en matière de culture et plus prosaiquement, dégager des priorités pour le prochain mandat.

- Xavier Lalu, journaliste fondateur de Carré d’info : Carré d’info a été créé il y a deux ans pour essayer de renouveler le traitement de l’actualité à Toulouse de manière novatrice, à travers choix des sujets et des angles. Mais pb de "business model" > Pas facile de vendre nos contrats. Au mois de décembre, ce sera fini. Faire de la presse, c’est prendre du temps. S’affranchir de l’agenda médiatique. Aller beaucoup sur le terrain, pas celui des cocktails et des soirées. On a plus d’argent. Merci pour ceux qui nous le disaient mais ça sent le sapin
M. Labesse : quelles priorités ?
X. Lalu : établir un partage minimum des revenus lié à la communication des pouvoirs publics pour faire émerger des médias indépendants en leur assurant un minimum de revenus.
J. Lécussan : transformation au niveau de TLT. politique de coproduction de documentaires. assez fonctionnel sur la fonction de levier pour faire de la production.
Pauline Croquet (journaliste Carré d’info) : TLT est le levier pour la prod de doc en MP. énormément de boites comptent là-dessus pour produire et diffuser. le pb c’est que cette enveloppe est bloquée, et sociétés de productions ont des difficultés pour recevoir les émoluments qui leur sont dus.
Isabelle Dario : le CNC finira par abonder sur les sites diffusés sur Internet. toutes les boites de prod sont concernées. Financement pris sur une part de la taxe que verse le Casino Barrière à la Ville de Toulouse. TLT pourrait être un élément de débat de la prochaine campagne. L’Apiamp est en train de négocier pas à pas avec TLT. 2013, projets pas payés. Certains de 2012. Captation de spectacles et diffusions… travail avec d’autres télé locales...


- Aides publiques à la presse écrite (sur le site http://vosdroits.service-public.fr)
- Aides à la presse (sur le site du Ministère de la culture et de la communication)
- Télé Toulouse : Les dessous de l’affaire (article paru le 3 juillet 2013 dans le Journal Toulousain)
- « Closer » écrase « Le Monde diplomatique » (article du Monde Diplomatique paru dans le numéro de décembre 2013)

- J. Lécussan : réflexion sur les médias indépendants et médias institutionnels… serait un espace de débat important.
Philippe Gagnebet, rédacteur en chef de Friture Mag : la télé est un enjeu parce que ça fait de l’audience. Friture s’est orienté vers un modèle de site payant (site et magazine papier). La gratuité est un leurre absolu. La Dépêche du Midi engloutit tout le budget pub possible de la région et de la ville. Par rapport aux collectivités, projet de se créer en scic, et projet d’intégrer les collectivités (une voix). Empêche la main mise et la pression. Permet aussi d’avoir un capital. Actuellement, campagne électorale, donc on verra dans 6 mois. Essayer de trouver des modèles économiques différents. On aimerait bien se rassembler avec d’autres médias. Dans nos réseaux, il faut se rassembler pour être forts face à de grands médias.

Roger Beaufils : membre de l’association le cri, de lutte contre les violences (délinquance, agressions sexuelles)…manque d’effectif dans les associations. Lycée Raymond Naves : assistance sociale pour 2000 élèves. La violence, c’est à l’opposé de la culture. Ce qui nous importait nous était de favoriser l’expression des gens. Travail avec la MJC de Croix-Daurade. expo au collège de Croix-Daurade, pour qu’un dialogue s’établisse. MJC de Croix Daurade a besoin de s’agrandir. Plus de 1000 inscrits. Jouxtant la MJC, il y a un terrain et des bâtiments, signalés à l’occasion des réunions du PLU. Voisins de Borderouge. Pour la MJC, on a déjà communiqué avec des élus pour qu’il y ait préemption de ces terrains.
ML : éduc populaire ?
RB : capacité d’expression de chaque personne. y compris petite enfance. ça a été posé en commission extramunicipale. la culture est porteuse de paix. Plus on donne de capacités à des gens de s’exprimer, plus on découvre la capacité des autres à s’exprimer... démarche globale d’éducation à la santé. Si on a le soucis comme le dit l’OMS, que chacun soit bien dans son corps, et dans son environnement, on doit travailler à un vivre ensemble maximal dans le quartier…
ML : culture, porteuse de frictions… dimension critique, de mise en débat, par le biais culturel, artistique… qui peut commencer par des temps de friction…
RB : à l’heure actuelle, des équipements socio éducatifs à développer sur le quartier, et avoir les moyens d’être attentifs à ce qui peut favoriser ou bloquer le développement de chacun... à savoir la toute petite enfance.

- Salah Amokrane, directeur du Tactikollectif : Politique d’équipements culturels forte, Borderouge, Maison de l’Image, bibliothèque Grand M, maison de la danse, choses en cours… qu’est-ce qu’on fait, quel va être le rôle de ces équipements, de certains événements, de marqueurs forts sur le territoire, plus large que Toulouse. Salle de Borderouge : on peut comprendre que c’est un équipement important de centralité, à l’endroit où il est c’est la salle du Nord Toulousain, ou des Izards. Enjeu qui se joue là. Pendant la campagne, il faudra qu’on ait du débat là-dessus. Comment ces équipements irriguent le territoire, quels projets on peut mener avec… on doit avoir une réflexion : sur la question de l’identité toulousaine. Y’a parfois des tentatives de resserrer sur la question de l’identité toulousaine. Toulouse n’est pas une ile déserte. Qu’est ce que ça veut dire aujourd’hui ? Repli sur soi, ouverture ? Prise en compte des réalités des mouvements de population ? ... (+20000 hab sur l’agglo / an depuis plusieurs années). Sur quoi s’appuyer ? Rester sur une identité idéalisée, marquetée ? Sujet large… rentrer dans le détail des éléments de politique. pour ne pas louper le coche et manquer le rdv de Toulouse avec ses parties de ville, d’agglomération, et nvx habitants, qu’ils viennent du nord de la France ou du sud de l’Espagne. "on" a encore une vision un peu datée de Toulouse ; Toulouse n’est plus cette petite ville de Province. C’est la première fois qu’il y a plus de parisiens qui viennent habiter à Toulouse que de toulousains qui vont à Paris. C’est quoi l’identité de cette politique culturelle là ? C’est un cap à se fixer qui parait important.

- M. Labesse : Sur l’identité en construction. On est plusieurs ici ce soir à être membre du Codev, conseil de développement. Cohen interrogé sur la compétence culture : "Pas au-delà de la question du rayonnement de Toulouse. Le reste reste entre les mains des maires pour les prochaines années."
Jean-Pierre Igoburu, Codev : la priorité c’est qu’il y ait une vraie politique culturelle à l’échelle de ce qu’on est vraiment, 1 million d’habitants et pas confiné aux 400 000 hab ville. C’est un point d’achoppement évident. L’autre priorité, c’est l’enfance et la jeunesse. Ville en expansion. Ceux qui feront la ville, c’est les jeunes. Parcours culturel et tout ce qui tourne autour de l’éducation populaire, et éveiller leur regard sur la ville, leur culture de futurs citoyens. Ça peut être un axe central d’une politique culturelle.

- Ph Metz, directeur de Music’Halle : quelle politique culturelle à venir, suppose de faire le bilan de la politique culturelle de cette mandature. nécessite 10 ans pour modifier les choses. besoin de lieux pour se rencontrer et débattre, c’est le but des 3 débats, le but du Couac, c’était celui du CCAC. comment se réunissent les acteurs, et comment on mesure ce qui se passe dans ce champ là. y’a besoin d’avoir un lieu… le Couac est en mauvais état. des choses ont été faites. tentative de rapprochement entre culture et animation socioculturelle. on est pas encore allés très loin mais j’aimerais bien que ça continue, et qu’on entende les fédérations d’éduc populaire. Faire le lien entre histoire des rythmes scolaires et la culture. Rappel sur principes d’éducation populaire, va-et-vients entre temps de loisirs et temps d’école… vraie ouverture avec conservatoire et enseignement supérieur. je ne comprends toujours rien à la compétence culturelle de la communauté urbaine. rayonnement, pas suffisamment défini. ... quel maillage entre les établissements d’enseignement artistique ? ... sur le champ de l’animation, une ville malade de son théâtre est une ville malade. on a laissé creuver une bibliothèque de la Digue… c’est le signe de qqch qui va mal. si on a des instances pour les travailler… coconstruction, mise en réseau, tout ça ne sert à rien si on ne voit ce qu’il est fait concrètement. est-ce qu’il est encore temps de critiquer le fait qu’on mette des millions pour qqn qui a fait des choses extraordinaires dans le théâtre de rue ? où peut-on en discuter ? il s’agit pas de voter à l’aveugle des représentants… est-ce qu’on peut pas remobiliser tout ça ? on parle au monde, à d’autres capitales autour de nous… les différents conservatoires de la région se mettent à travailler ensemble… faire la même chose avec le théâtre. que les cies subventionnées, ou lieux, reçoivent les cies en diffusion. Y’a des choses toutes simples qu’on pourrait tester… avoir des injonctions fortes qu’on puisse demander à ces acteurs là de jouer le jeu…

- Boris Claret : prisme centré sur nous. Epoque singulière qui dépasse Toulouse et ses questions de rayonnement et d’identité particulière. D’où le rôle de la culture d’inventer des alternatives et de les proposer au politique, Crise singulière… tant que le politique ne comprendra pas que sa responsabilité c’est d’aider à l’émergence de ces espaces symboliques… on a plus temps. Il faut que les gens de culture prennent leur responsabilité là où ils sont… vaut-il mieux faire des murs ou de la pensée… maison de l’image, on a déjà payé les murs. le rayonnement culturel de Toulouse… un politique responsable, c’est la question qu’il doit se poser.

- M. Labesse : un des points soulevés à l’époque : innovation artistique, culturelle… outre le fait que l’état permanent de l’art est l’innovation… capacité à laisser des espaces qui ne rentraient pas dans les grilles préétablies et ne pas créer une nouvelle grille "innovation"… quels espaces pour l’exploration, l’expérimentation ?

- Michel Mathieu (le Ring) : au départ, dans cette mandature, effort fait pour certains lieux intermédiaires. CCAC, conseil consultatif des arts et de la culture. J’en ai fait partie… malheureusement, les décisions importantes prises au niveau du théâtre n’y ont jamais été discutées. L’ordre du jour, fait par la ville. Initaitve intéressante mais à moitié du chemin. en ce qui concerne la vie des théâtres, récemment, il y a eu une initiative intéressante de la ville de mettre en rapport toutes les personnes, associations, responsables de théâtre, les rassembler pour faire le bilan de la filière théâtre (éducation, diffusion, production…). elle arrive en fin de mandature, et avec une forte inspiration du bureau des cies et du couac. on nous a invité à une concertation ; c’est quand même positif si ce qui se dit là dedans est suivi des faits, il faudrait que la même équipe se retrouve aux manettes. il faut de l’audace...
JL : état de survie. donc on reste sur qqch de tiédasse. TANT QU’Il n’y aura pas une volonté marquée, difficile d’orchestrer tout ça. des petits bouts de réponse mais d’orchestration générale. en terme de com, l’ambition est là, mais pas en tant que contenu. les opérateurs institutionnels le disent… on est en période de crise, mais la crise elle est pas là pour tout le monde. logiques redistributives à repenser.
ML : question de répartition rejoint notre sujet. argument de la qualité artistique. la question des indicateurs d’évaluation… en utilisant des indicateurs qui venaient plus du champ de l’ESS, provenant du Canada… reconnaissance de certains acteurs pour le travail qu’ils font. proposition de travail a été plusieurs fois rejetée…

- Geo Martinez : pour quel budget, dans ces curseurs de répartition ? marges dégagées qui permettraient de faire évoluer des financements. essayer d’avoir une image des budgets, répartition des subventions. sub : 10% des budgets totaux. Tlse Créative annoncée à 23% du budget (qu’est-ce qu’il y a dans Toulouse Créative ? > fusion du culturel et socioculturel ?). JL sautreau a dit que 75% de son budget était déjà figé sur certains secteurs. si qqn peut sortir des camemberts exacts, ce serait formidable… comment on peut avoir l’intelligence de réfléchir à des accompagnements ? essayer de comprendre pourquoi on a hérité de certaines cultures et comment les changer de manière forte dans certains mandatures… on ne peut pas jouer sur la totalité du budget. mais seulement sur la marge qu’il nous reste ? comment les citoyens ont une vision claire de la dépense ? et comment se positionner ? sur l’accès à l’opéra, entre un ouvrier et un culture, c’est de 1 à 10. la télé, c’est de 1 à 1,2... à des endroits, on regarderait les budgets de l’opéra, ils sont pas sur cette échelle là… mutualisation ? comment le th du capitole pourrait se mutualiser avec l’Opéra de Bordeaux et Montpellier… mais déjà si opéra et orchestre du capitole, économies à faire.

- M. Labesse : 75% figés… pré-dispensés… fonctionnement en personnel… et patrimonial. à cet endroit là, assez peu de débats… on va plus chercher de la démocratie sur la création, hors, sur le patrimoine, qu’est-ce qui fait patrimoine ? est-ce que là aussi, on peut discuter intérêt général ?

- F. Dorembus : notion d’emploi ne doit pas régenter tous les choix, mais quand même, est-ce que ça ne pourrait pas être un critère d’évaluation, des projets futurs, festivals, salles, etc… une possibilité enfin que cet argent soit regardé en termes de création d’emplois… ? critère prioritaire ? il y a un lien avec ce pays, et cette ville malade de son théâtre, les changements de rythme scolaire… bafa super, mais les acteurs sociaux qui vont récupérer ces temps à des pratiques artistiques doivent être aussi des artistes et pas seulement des "gardiens"… les écoles, comment sont payés les formateurs ? c’est le bas de l’échelle de salaire. comment on peut déshabiller pierre pour habiller paul, sans en faire la position phare de tous les choix ? le déploiement financier qui crée vraiment de l’emploi artistique. si y’a plus d’artistes, qu’est-ce qu’on va faire ? qu’est-ce qu’on peut faire avec les moyens qu’on a ?
JL : intéressant d’en faire une visibilité en termes d’emploi potentiel…
des lieux n’ont pas toujours les moyens, mais potentiel là, il existe… faire valoir une politique… c’est pas forcément là où il y a des opérations (lutins de Noel, financés par la CCI), le seul intérêt de ce truc là, c’était l’emploi…
FD : y’a des endroits qui sont plus aidés… qui payent systématiquement les représentations.
Ch. Henriet : technicien sans employeur fixe… la globalité de l’argent dédié à la culture, c’est considéré comme vecteur de communication… champ très éloigné de l’emploi culturel.

- Jean-Christophe Sellin : on peut pas avoir une discussion sur la culture indépendamment du système dans lequel on évolue. culture : rapport à l’art, aux oeuvres, aux pratiques, aux contenus. artistes, expressions qui témoignent de tensions… liées au monde dans lequel ils évoluent. culture, espace d’alternatives, aux normes, système capitalise qui a tendance à privatiser des espaces. lien avec les politiques publiques. ne pas faire jouer à la culture ce qui revient au politique. la culture, c’est le vivre-ensemble, mais on empiète sur le politique. si tout est culturel, plus rien n’est politique.
M Labesse : ou tout est politique…
JC Sellin : à quoi servent les politiques culturelles. orientation des budgets. marqueurs. la question des politiques budgétaires : 30 millions de moins en 3 ans pour Toulouse ville et Tlse Métropole. marge de 1,5 million d’euros. repris en tête à tête avec M. Goizet qui était administrateur du capitole. le pb c’est qu’on a continué à abonder le théâtre après tout en conservant le 1,5 million pour le monde associatif. budget de l’orchestre / théâtre 33,5 millions ; ville (28,5 millions) ; 450 personnes en emploi stables. il faut pas opposer les choses. comment une politique institutionnelle peut se tourner vers l’ensemble des publics et des quartiers ? si une municipalité peut tourner ses institutions vers l’ensemble des quartiers et des populations. parcours culturel ne date pas de 2008. il faudrait aller bcq plus loin en matière de sensibilisation pour permettre à l’ensemble de la population de pouvoir s’exprimer sur ce que les gens ont à dire (pratiques amateurs…) et permettre à toutes les populations d’avoir un rapport aux oeuvres… toutes les politiques transversales pour permettre à chacun de s’épanouir, s’émanciper…

- Isabelle Dario : sur l’emploi, ça m’interpelle de façon particulière. étude sur l’impact économique sur les industries créatives et culturelles… au final, la culture est mise en avant. produit plus que l’automobile. CA + important que de tas d’autres univers indus. mais la dimension d’éducation populaire est totalement niée. on ne réduit plus la culture qu’à sa dimension économique.
musique, audiovisuel, télévision… > industries. quand on est dans un désir de mettre en avant la question du rayonnement, on va créer des grands lieux qui vont devenir des lieux de consommation culturelle. la culture pour qui ? est liée au pour quoi ? les usagers (dont les touristes), l’artiste, l’élu, les professionnels de la culture. économie et culture… où sont les frontières.
Sp V. partie du secteur théâtral qui est privé.

- Salah Amokrane : définir un objectif de politique qui contribue à une société qui est celle d’aujourd’hui. la question de la conservation ou du patrimoine. y’a pas une réflexion sur ce qu’est la question des identités culturelles… il ne peut pas y avoir d’autres politiques de patrimoine que celles qui vont consister à préserver des éléments qui sont constitutifs d’une identité française… mais y’a aussi dans ce qu’on pourrait considérer comme patrimoine commun, des éléments qui sont liés à l’histoire de ces pays de l’immigration. on ne peut pas se contenter d’une politique de conservation tournée vers une certaine vision de ce qu’est le patrimoine national. dans une ville comme Toulouse, on a la chance d’avoir un directeur des archives qui est ouvert à ces questions là. dans cette ville, y’a des vagues d’habitants qui n’auront pas le réflexe de donner à conserver leur histoire.... c’est pas seulement la politique de diffusion, c’est vers qui ? et accepter la réalité d’une ville...

- M. Labesse : les temps changent… pratiques individuelles, coupe producteur/spectateur de culture se reconfigure…
S. Amokrane : quand on va demander à Moudenc ce qu’est l’identité toulousaine, ce serait intéressant de voir ce que Moudenc, la droite, en dira… qu’est-ce que c’est pour vous d’être toulousain… ?

- Michel Mathieu : sur le rapport entre culture et politique, signé par Alain Brossat, le grand dégoût culturel. Cannibalisme culturel correspond à l’affaiblissement du choix au niveau politique. une oeuvre est qqch qui fait travailler celui qui reçoit. le politique ne peut pas tourner le dos à ça ou sinon ou va vers la société du spectacle généralisée.

- J. Lécussan : que l’institution se tourne vers les populations, avec des tentatives qui rajoutent à des déjà salariés… recentrage sur grandes institutions… Etat, Région… tissu qui se resserre, c’est un scénario, mais il y en a d’autres de possibles. comment l’existant "de résistance" qui a existé sous 30/40 ans de droite… on a pas l’impression qu’elle soit prise en compte… références de grandes institutions, d’équipements par quartier… faut se méfier : y’a pas que l’institution qui fait art et culture. important qu’il y ait une secteur indépendant…

- Ph Metz : faut déscocher les gens de leurs écrans. crise sociétale et morale. comment on fait pour réinjecter de la poésie dans une société qui en est au capitalisme pulsionnel… industries de rêves et de sang. grande mission de remettre du sens. ça passe par l’éducation, la création… qu’est-ce qu’on raconte comme histoire. quelle est la vision qu’on donne à la jeunesse, qu’on se donne à nous mêmes. travail de culture qui est urgent. nos outils sont pas mauvais… ct c’est valorisé, mis à disposition, partagé ? quelle culture ? parmi ces choses là. de l’audace ! il faut une deuxième mandature avec des choses qui bougent…

- M. Labesse : on s’arrête un petit instant sur cette intervention de Pierre Cohen, dans le cadre des idées de recherche…
"On voit bien bien l’ambiguité de ce qui nous est proposé : un appel à concurrences permanent, des appels d’offres… Les chercheurs sont depuis 2 ans, continuellement en train de préparer des appels d’offres. Nous sommes dans une sorte de mythe de l’excellence, même si nous devons favoriser et mettre en avant l’excellence. Mais aujourd’hui, la recherche, le savoir, on le sait, et c’est ce qui fait l’originalité de la France, c’est un processus long, qui a nécessité de pérennité. La fierté d’avoir des emplois pérennes, qui font qu’un chercheur n’a pas l’obligation de donner une réponse immédiate mais peut s’inscrire dans un temps long. "
remplacer le mot chercheurs par "artistes"… on est pas loin du compte, des processus longs avec des espaces d’expérimentation.

- Marine Chatanay : Lyon, avec l’arrivée de la gauche… ville touristique, biennale d’art contemporain, et de danse, nuits sonores, qui fait venir les jeunes d’Europe. Priorité budgétaire sur gros événements à rayonnement européen fait que de petits endroits ont fermé… tous les lieux qui avaient des structures de fonctionnement… pluridisciplinarité ont disparu avec une politique culturelle de gauche pour privilégier ce qui se voit de loin...

- Joachim Sanger : saucissonnage des problématiques, des équipements… gros équipement par quartier… pour l’image, pour la musique… on "équilibre"… il faut que les choses soient équilibrées donc il en faut pour tout le monde. ça rejoint la question de l’identité, derrière ça ya pas de lien qui est fait. ça a pour fonction, aboutit à une mise en concurrence de tout. du rayonnement, et de proximité, quelle mise en perspective ? une identité de Toulouse qui pourrait se voir de loin, c’est la densité de ce qui se vit de près. tant que on essaie de penser les choses en termes de projection sur l’international, d’image de marque… on se retrouve avec tout un secteur qui vit en dessous, ou ailleurs… plutôt que dire à côté d’un secteur institutionnel, y’a un secteur indépendant qui vit en frottement… la vocation d’une politique culturelle, c’est de mettre ça en cohérence, et de ne pas opposer, ne pas mettre en concurrence ces choses là, mais de voir comment ça peut exister ensemble...

- M. Labesse : En guise de conclusion, une citation de M. Sibertin-Blanc, dans Frituremag : "une ambition politique attribuée à la culture... l’aspect plus subversif, plus anthropologique, plus exploratoire artistiquement parlant de la culture est ici peu identifiable". (p33, Frituremag n°20, hiver 2013). Pour les priorités, travail de défrichage à venir. Rdv le 27 janvier 2014 à 18h salle Osète pour le débat avec les différentes listes (sauf le FN). Un des espaces de production au long cours, c’est le Couac...
S. Amokrane : ...fragilisé puisque contraint de licencier son équipe de deux coordinateurs.
M. Labesse : pose aussi la question des fonctions, de ressource, de mise en réseau...


  • #lundicouac • saison I et II (2012-2013)

  • #mardicouac • saison III (2013-2014?)

Actes des rencontres : Culture et urbanisme. Une gentrification inéluctable ?

Les 28 et 29 septembre 2011, l’Usine et l’UECA (Union des Espaces Culturels Autogérés) à Genève se sont associées à Artfactories/Autre(s)pARTs pour proposer un temps d’échange et de discussion sur les liens entre culture, gentrification et les multiples formes de ségrégation urbaine en Europe. Synthèses (versions courte et longue).

http://artfactories.n (...)


Le Projet Culturel pour Toulouse

Accès au document officiel (Ville de Toulouse) et au compte-rendu du débat organisé par le Couac en 2009 ("La culture en mouvement, dans quel sens ?")

http://couac.org/-Pro (...)


Micropolitique des usages (Pascal Nicolas-Le Strat)

Un usage peut-il devenir acteur à part entière de nos lieux de vie et d’activité, au même titre que peuvent l’être des bâtiments ou des aménagements ? Nous employons à dessein le terme d’usage et non d’usager. Les analystes sont trop souvent tentés de rabattre l’usage sur la seule subjectivité de l’usager et d’en faire, en quelque sorte, un simple dérivé. L’usage concrétiserait et matérialiserait l’intention de l’usager ou du collectif d’usagers, et se résumerait à cela. Nous pensons possible de questionner la présence et l’agir d’un usage sans partir, pour autant, en quête des individualités qui seraient supposées l’avoir initié ou formulé.

http://www.le-commun. (...)


Page Facebook "L’esprit critique, ça se cultive"

Rejoignez-nous sur Facebook et aimez notre page Facebook qui réunit différents liens et interventions liés aux rencontres publiques de la saison

https://www.facebook. (...)


Revue de presse "Politiques culturelles et Villes 2008-2014"

Sur cette page sont collectés des articles de presse, tribunes, publications scientifiques pouvant nourrir notre réflexion sur les politiques culturelles et les enjeux culturels d’autres politiques publiques telles qu’elles ont été menées depuis 2008 partout en France, et plus particulièrement à Toulouse.

http://www.scoop.it/t (...)