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le 6/08/2008 par Couac

Ce qui s'est passé à la réunion avec G.F. Hirsch, directeur de la DMDTS ( secteur "spectacle vivant" du Ministère de la Culture) le 18 juillet 2008 à Avignon.





Ambiance de plomb, cet après-midi dans la Salle du Cellier Benoit XII du Palais des Papes ou 200 directeurs de compagnies conventionnées environ (Danse, Théâtre, Musique) se sont entassés, après avoir subi un véritable contrôle en règle pour pouvoir entrer, et avaient plus l’air d’assister à un enterrement (ce qui était d’ailleurs le cas) qu’à une réunion sur le spectacle "VIVANT".

Le maître de cérémonie de cette réunion, Georges François Hirsch, bras droit d’Albanel pour le spectacle "VIVANT" était donc sensé éclairer les compagnies inquiètes sur le sort qui leur est réservé, sur la politique à venir du gouvernement en matière de Culture, et enfin à faire un point sur l’avancement des "entretiens de Valois" (un genre de "Grenelle" de la Culture) qui a commencé en Février 2008 (et se poursuivra jusqu’à fin 2008). Petit détail amusant qui donne bien la tonalité de la réunion : 7 ou 8 personnes étaient assises à la tribune, mais pas une n’a ouvert la bouche pendant toute la réunion, à part Georges François Hirsch.
Cette réunion était annoncée comme un "débat". Mais, de débat, il n’y en a quasiment pas eu. Georges François Hirsch a tenu le crachoir pendant une bonne demi-heure pour nous asséner une langue de bois affligeante sur les difficultés de la conjoncture actuelle et la volonté du Ministère de sortir de la crise "par le haut" par la "fenêtre de tir" qui nous est offerte jusqu’au...15 décembre 2008 (date de la fin des entretiens de Valois). Après il ne sait rien, et il ne promet rien, surtout si les compagnies n’y mettent pas du leur ! Il n’exclue pas toutefois que le Ministère de la Culture soit en sursis, mais comme il l’a dit, pour sauver ce qui est encore sauvable, "il faut travailler tous ensemble, parce qu’une armée ne peut gagner que si elle est en bon ordre" (sic) ! Voila. Juste pour vous donner la tonalité du discours.

Suite à ça, 6 personnes (sur les 200 présentes !!) ont pris la parole. On aurait dit que les autres étaient toutes sous tranquillisants ! Et voila donc en quoi a consisté le "débat". Dans ces 6 personnes, une représentante du Synavi qui a expliqué pourquoi le Synavi avait claqué la porte des "entretiens de Valois", un représentant du Syndéac qui a expliqué qu’après les promesses budgétaires non tenues, il était difficile de rétablir un climat de confiance (tout en tutoyant Georges François), 2 directeurs de Compagnies théâtrales qui ont posé des questions à mon avis assez anodines, et moi-même.

Voici le contenu de mon intervention :

(Après un préambule sur le flicage à l’entrée, et la question de la "représentativité" de la CFDT (???) assis à la table des "entretiens")
Les entretiens de Valois sont à la Culture ce que le Grenelle de l’environnement est à l’écologie : une arnaque démocratique et une fumisterie.

Les entretiens de Valois n’ont comme but unique qu’acter le désengagement de l’état dans la culture et la fin de la culture comme service public. A ce titre, cela s’inscrit parfaitement dans la politique plus globale de la "révision générale des politiques publiques" (RGPP). La culture n’est plus un droit fondamental.

Tous les entretiens de Valois sont émaillés de phrases qui sous-tendent cet axe politique : il faut réduire l’écart entre association loi 1901 et SARL, rendre les entreprises culturelles plus compétitives et rentables. Il est même dit qu’il faut plutôt soutenir la création d’entreprises culturelles (SARL) plutôt que la création artistique ! Les associations loi 1901 sont visées et pourraient sûrement assez vite ne plus pouvoir être un cadre administratif possible pour les structures culturelles. Enfin, j’ai cité le petit passage suivant, que je trouve très éloquent sur l’idée que ces gens-là se font de la Culture (avec la bénédiction de la CFDT, de la CGT, de FO et de la CGC) :
"Il parait indispensable de limiter la porosité entre amateurs et professionnels qui pose un problème de régulation et de professionnalisation à l’entrée des métiers". Traduction : c’est l’idée de l’instauration d’une "carte professionnelle" pour les artistes, donc d’une culture d’état à la soviétique.

Guigou Chenevier - Secrétaire de section



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