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annonce publiée le 1er/12/2010
Mots. Les langages du politique

appel à contribution
Les collectivités territoriales en quête d’identité


La revue Mots. Les langages du politique entend publier en novembre 2011 un dossier rassemblant des travaux portant sur le thème suivant : « les collectivités territoriales en quête d’identité »


Problématique
Au lendemain de l’adoption de la loi sur la décentralisation de 1982, les rapports entre les élus locaux et les responsables des services décentralisés de l’administration se sont inversés. Passant progressivement d’un réseau restreint à un réseau plus large de décideurs locaux (associations, syndicatsŠ), le système de médiation s’est transformé : il faut désormais informer, publiciser les décisions, etc.
Les acteurs locaux inscrivent donc leurs actions dans des logiques discursives destinées à s’expliquer par des discours adaptés à des logiques marchandes, qui les conduisent à privilégier une cible, un public, par rapport à une série d’actions données. Ces logiques conduisent en réalité à régler les discours sur les actions, ou plus précisément à faire en sorte que les discours trouvent des appuis de légitimité dans les pratiques engagées. En d’autres termes, il ne s’agit pas uniquement de changer radicalement de politique de communication, il faut aussi dire qu’on le fait.
Depuis une trentaine d’années donc, les politiques de communication des collectivités territoriales se sont déployées et professionnalisées. Elles cherchent à asseoir la légitimité et la cohérence d’entités spécifiques, de territoires déterminés. Le territoire est alors envisagé comme producteur d’identité ou comme support identitaire.
Si le travail des instances en charge de la communication n’a fait que s’amplifier, un glissement s’est progressivement opéré dans les objectifs qu’elles s’étaient fixé. D’une communication à visée identitaire à une communication dite « de proximité », les supports, les budgets et les enjeux ont évolué. Mais malgré l’usage croissant des NTIC, l’analyse des stratégies mises en oeuvre dans le cadre de l’institutionnalisation et la reconnaissance d’un territoire s’organise autour de l’émergence du thème récurrent de la « construction » identitaire de l’espace concerné qui sous-tend l’ensemble des actions mises en place.

Ce dossier souhaite ainsi rendre compte d’une réalité politico-sémiotique qui n’a cessé de se manifester : la production d’identité(s) dont témoignent par exemple des opérations de nomination/redénomination de collectivités territoriales de tous ordres, ou des propositions de politiques publiques de promotion du patrimoine identitaire (ethnosociolinguistique, littéraire...).
Autant de signes linguistiques (noms propres), iconiques (logos), et de discours supposés contribuer à une représentation publique positive de la collectivité territoriale concernée en lui octroyant un ancrage identitaire supposé pourvoyeur de gain.
Si la perspective économique de ces entreprises est incontestable, elle s’accompagne d’autres enjeux, d’ordre symbolique : le maintien, le renforcement voire la (re)conquête de l’« estime de soi » collective (de la « face positive » d’une communauté de citoyens).

Un dossier très ouvert donc, du point de vue disciplinaire, mais également du point de vue géopolitique.

Pistes de recherche
Voici quelques pistes de réflexion (évidemment non exclusives) qui mettent en jeu cette question de l’identification, de l’appartenance à un territoire, particulièrement d’un point de vue discursif/communicationnel :

Nommer, identifier : lorsque les collectivités territoriales changent de nom, quels discours (de ENGINE argumentatif) sont-ils produits institutionnellement ?
Collectivités territoriales et NTIC  : les nouveaux supports de communication et leurs enjeux, l’exemple des sites des collectivités comme vecteur d’identité (valeur ajoutée, nécessité en terme de reconnaissance)Š
Un ENGINE de communication spécifique  : la communication culturelle liée tout particulièrement à la question du patrimoine et aux phénomènes de patrimonialisation.

Modalités de soumission
Les contributions pourront prendre la forme d’articles (maximum 40 000 signes tout compris) ou de notes de recherche (maximum 15 000 signes tout compris).
Les auteurs pourront soumettre aux deux coordonnateurs, avant le 15 septembre 2010, un avant-projet (3000 signes maximum tout compris), dont l’acceptation vaudra encouragement mais non pas engagement de publication.
Les contributions devront être proposées aux trois coordinateurs avant le 15 décembre 2010.
Conformément aux règles habituelles de la revue, elles seront préalablement examinées par les coordinateurs du dossier, qui sélectionneront celles qui seront soumises à l’évaluation doublement anonyme de trois lecteurs français ou étrangers de différentes disciplines.
Les réponses aux propositions de contributions seront données à leurs auteurs au plus tard en mai 2011, après délibération du Comité éditorial.
Les références bibliographiques devront figurer en fin d’article et être mentionnées dans le corps du texte sous la forme : (Machin, 1983).
L’usage des caractères italiques sera réservé aux mots et expressions cités en tant que tels, et les guillemets aux énoncés dûment attribués à un auteur, ou à la glose d’un syntagme. Un résumé de cinq lignes et cinq mots-clés seront joints à l’article.

Coordination du dossier

Henri Boyer
Université Montpellier III, Laboratoire DIPRALANG-EA 739, Sciences du langage
henri.boyer@univ-montp3.fr
Hélène Cardy
Université Paris VIII-St Denis, CEMTI, Information et Communication
helene.cardy@univ-paris8.fr