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le 3/12/2003

déclaration du CN du 21 novembre 2003

national

C’est dans une période où les menaces s’accumulent






sur le secteur le plus fragile de la création d’art vivant -celui des compagnies, petites structures, collectifs, lieux nouveaux, dans le théâtre, la danse, la musique, les arts de la rue, les marionnettes, le cirque etc.-, que se constitue un nouveau syndicat :
le SYNAVI, syndicat national des arts vivants.
Le secteur que, dès aujourd’hui, il a vocation à représenter face à l’opinion, aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux, subit directement les effets de deux attaques conjuguées :
- la remise en cause des droits sociaux des salariés intermittents du spectacle d’une part,
- l’accroissement du déséquilibre entre les subventionnements publics consentis à ce secteur et ceux destinés aux institutions par l’Etat et les collectivités territoriales d’autre part.

A la suite de l’agression d’organisations patronales non présentes dans nos métiers, de la complicité des partenaires sociaux gérant l’UNEDIC, de la fermeture du gouvernement à l’égard de notre mouvement social, nos structures vont se retrouver à plus ou moins long terme dans une situation catastrophique :
- de nombreux outils de travail disparaîtront purement et simplement, des théâtres, des studios, des scènes vont fermer
- un très grand nombre d’artistes et de techniciens vont subir une précarisation accrue de leurs conditions de vie et beaucoup ne pourront plus exercer leurs métiers,
- l’activité de création artistique, là où elle est souvent la plus novatrice et dynamique, se verra appauvrie, avec des conséquences néfastes sur le développement de la vie artistique et culturelle dans tout le pays.

Cette conjoncture s’inscrit dans la droite ligne d’une politique globale qui vise à soumettre toutes les activités à la marchandisation prônée par l’idéologie libérale, nouveau totalitarisme déguisé dont l’A.G.C.S. se présente comme le fondement..
Face à cette situation, le SYNAVI compte bien utiliser tous les moyens pour faire entendre la voix des artistes et des créateurs dans le spectacle vivant .
Dès à présent, sur la question des annexes VIII et X de la convention d’assurance chômage, le SYNAVI appelle
- le gouvernement à refuser son agrément au protocole d’accord " re-signé " en novembre, alors qu’il est contesté non seulement par nos professions mais aussi par des élus de tous bords politiques, et même par des collaborateurs du Ministère de la Culture et de la communication en charge des secteurs qu’il concerne, tel M. Latarjet, missionné par le ministre de la culture qui, lors de premiers entretiens avec des représentants professionnels, le jugeait " mauvais " et " favorisant les inégalités " .
- les partenaires sociaux à ouvrir une nouvelle négociation, impliquant aussi, sous l’égide du Ministère du Travail, tous les organismes du secteur, sur la base des propositions alternatives qu’ils ont présentées.
Dans ce but, le SYNAVI propose qu’une rencontre préparatoire réunisse toutes les organisations de notre secteur professionnel mobilisées depuis plusieurs mois.

Le SYNAVI demande également que l’Etat s’engage dans un plan de soutien à l’emploi dans le secteur de la création indépendante.
Des financements appropriés doivent être conçus pour soutenir en priorité ce secteur, et rééquilibrer le subventionnement public entre le champ des institutions et celui des structures de la création indépendante, premiers employeurs de professionnels intermittents.
Des mesures urgentes doivent être prises pour
. revaloriser les lignes d’aides à la création, en dehors de toute recherche de rentabilisation financière des projets artistiques,
. augmenter le nombre des compagnies et structures conventionnées et favoriser, en priorité en leur sein, tous modes de permanence d’emploi (mensualisation, etc.),
. soutenir les expériences de recherche d’autres rapports entre la création et les publics, que ce soit dans des territoires déterminés, ou par le moyen de lieux nouveaux et mutualisés,
. pérenniser les postes de travail créés grâce aux emplois-jeunes, devenus nécessaires au fonctionnement des compagnies et à de nombreuses initiatives de développement de la vie culturelle et artistique sur le terrain,
. rééquilibrer la situation financière des compagnies et des structures, lourdement grevée par les récentes et considérables augmentations des cotisations sociales spécifiques à leurs métiers (ASSEDIC, Congés-spectacles, etc.).

Le SYNAVI s’adresse également aux collectivités territoriales pour qu’elles prennent des mesures de portée équivalente en faveur de l’emploi des artistes et des techniciens dans le secteur de la création indépendante.

Lors du mouvement de lutte et de prise de parole des professionnels du spectacle durant l’été dernier, la démonstration a été faite des incidences économiques du travail des créateurs dans notre pays.
Le SYNAVI souhaite que les pouvoirs publics en tirent la leçon et que les responsables politiques prennent enfin la mesure de l’importance de la vie culturelle et artistique pour la démocratie.
Dès à présent, il demande au Ministre des Affaires sociales, du travail et de la solidarité et au Ministre de la Culture et de la Communication de recevoir ses représentants.

Dès lors que persisteront le silence face à nos questions et le défaut d’un engagement clair de la part des pouvoirs publics, le SYNAVI appellera l’ensemble des structures du spectacle vivant à utiliser tous les moyens d’action adaptés pour faire entendre à nouveau la détermination des acteurs de la création vivante.
Il prendra contact à cet effet avec toutes les autres organisations professionnelles et syndicales pour des actions communes à l’occasion des prochaines échéances électorales (régionales, européennes) et des grands rassemblements culturels de l’été.
Il s’associera à toutes les actions, locales et nationales, de mobilisation pour que, le 9 décembre prochain, le gouvernement refuse son agrément au protocole " re-signé ".



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