VERS DE NOUVELLES FORMES D'ORGANISATION PROFESSIONNELLE
De nouveaux champs artistiques, de nouvelles relations aux
populations exigent aussi l’expérimentation de nouvelles formes
d’organisation. Sur ce plan, la notion d’équipe est essentielle. Sans
équipe active, centrée sur un projet identifié, il n’est pas d’action forte.
A l’idéologie ancienne du "créateur", seul maître à bord, il faut de plus
en plus substituer celle d’équipe artistique, constituée d’une pluralité
de compétences (dont non directement artistiques), engagée dans une
démarche collective partageant un même objectif sur une période
déterminée. Aujourd’hui, la moindre négociation ou signature de
convention avec les administrations culturelles, dont celles de l’Etat,
renvoie toujours à la responsabilité d’un seul. La reconnaissance de
projets associant divers artistes, transdisciplinaires ou non, la
répartition des responsabilités au sein des équipes et la mise en place
de relations moins hiérarchisées s’en trouvent bien peu facilitées.
Se pose alors la question de la mobilité de ces équipes. Faute d’un
processus clairement affiché des conditions de cette mobilité, les
équipes sont vouées soit à se déliter rapidement, soit à perdurer et
s’attacher à un lieu plus qu’à un projet, à choisir la sécurité de
l’emploi, ce qui est tout à fait compréhensible. Un domaine social
soucieux de gérer au mieux ses ressources humaines devrait, au plan
national, concevoir un dispositif pertinent et assurer une information
claire quant à cette mobilité. C’est même là une des missions
essentielles, absolument non prise en compte à l’heure actuelle, que
devraient se fixer les organisations professionnelles, épaulées par les
ministères de tutelle d’un champ artistique et culturel élargi.
Proposition 5
Autre(s)pARTs soutient que le champ artistique et culturel peut être le
laboratoire affirmé d’un mode de formation, d’emploi et de
rémunération mieux adapté à notre société d’innovation et de mobilité.
A ce titre, la notion de statut unifié de salarié à employeurs
intermittents et multiples doit être approfondie et mieux formalisée.
Sur l’ensemble de la vie active, ce statut devrait en particulier intégrer
les formes les plus avancées du droit à une formation permanente et
diversifiée, le droit à un revenu minimal assuré même dans les
périodes hors emploi rémunéré, la capacité à cumuler dans un contrat
de travail unifié des périodes d’emploi rémunéré auprès d’employeurs
multiples.
En contrepartie, ce statut correspondrait, sous peine de radiation, à un
ensemble de devoirs du salarié qui, outre l’observation des
prescriptions courantes ou spécifiques issues de sa relation aux
organismes de formation et aux employeurs, ou encore le non recours
à la fraude des procédures contractuelles, s’engagerait pour une partie
de son temps hors formation et emploi rémunéré à des tâches civiles
d’intérêt collectif ou général (dans le cadre associatif ou non, dans le
domaine artistique et culturel ou non).